Au Mali : les maraîchers de Gao passent à l’agroforesterie

Au Mali : les maraîchers de Gao passent à l’agroforesterie

En 2006, les maraîchers de la région de Gao, dans le nord du Mali, étaient en proie à de sérieuses difficultés : productions peu diversifiées, mauvaise utilisation des produits phytosanitaires épandus parfois trop largement sans porter attention aux risques pour la santé, revenus insuffisants…

Les 22 associations regroupées au sein de l’Union des groupements maraîchers de Gao (UGM), rassemblant près de 600 producteurs, décident alors de changer leur fusil d’épaule. « Recourir à des engrais chimiques pour accroître la production dans une zone aride et enclavée n’avait aucun intérêt. Onéreux, ces produits abîment par ailleurs les sols déjà très dégradés », explique Benoît Naveau, chargé des partenariats en Afrique de l’Ouest au sein de l’organisation non gouvernementale (ONG) belge Autre Terre.

Cette association a aidé l’UGM à mettre en place un « système de production oasien de cultures étagées », autrement dit à développer la culture de légumes à l’ombre des palmiers dattiers. Ces arbres protègent les semis du soleil et apportent de l’humus et des nutriments dans les sols grâce à leurs feuilles et à leurs racines. Parallèlement, des petits puits, couverts de paille pour éviter l’évaporation, ont été construits afin de faciliter les rétentions d’eau de pluie. Les déjections animales comme les résidus de récoltes servent à fertiliser les sols, tandis qu’un pesticide biologique a été fabriqué à partir d’huile provenant de fruits locaux. Enfin, des ruches ont été installées pour la pollinisation des cultures.
Les résultats ne se sont pas fait attendre : la production de légumes de l’UGM est passée de 150 tonnes en 2006 à 580 en 2014, auxquelles il faut ajouter la récolte de dattes, grâce à un changement de mode de culture.

En 2012, en plein conflit du Nord-Mali, les maraîchers engagés dans ce projet ont continué à produire et ont pu approvisionner les habitants dans une zone alors coupée du monde. Les producteurs de l’UGM ont également créé deux points de vente pour mieux écouler leur production, et ainsi améliorer leurs revenus. Leurs légumes bio, bien meilleurs et pas plus chers que les autres, se vendent très bien sur les marchés de Gao et des environs. « Comme nous l’espérions, cette expérience est en train de s’étendre, se réjouit Benoît Naveau. Dix nouvelles associations de maraîchers viennent de frapper à la porte. »

Article issu du numéro spécial d’Alternatives Economiques « Risque climatique, défi alimentaire », réalisé en partenariat avec le CFSI, dans le cadre de la campagne ALIMENTERRE et de la mobilisation autour de la COP21.

Les donateurs du CFSI et l’Agence Française de Développement soutiennent cette initiative à hauteur de 25 000 € dans le cadre du programme « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest »

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