Au Togo : le jus Léleng au service du développement local
On connaît bien la noix de cajou, mais connaissez-vous la pomme de cajou ? Aussi appelée pomme d’anacarde, ce fruit est en réalité le pédoncule de la noix de cajou, et il est 100% comestible. Au Togo, sa consommation ne cesse d’augmenter car la pomme de cajou est réputée pour ses valeurs nutritionnelles élevées, son parfum et son jus, appelé jus Léleng. Pourtant le plus souvent, les pommes tombées pendant la récolte des noix sont laissées au sol et pourrissent.
La filière anacarde fait depuis quelques années l’objet d’un regain d’intérêt auprès des producteurs agricoles. C’est le cas de la coopérative Espérance, créée en 2012 et installée à Tchamba.
Composée de 15 membres dont 12 femmes, la coopérative transforme la pomme d’anacarde de façon artisanale de février à mai. Les fruits sont achetés directement chez les producteurs d’anacarde au champ lors de la récolte des noix de cajou. Ils sont ensuite acheminés jusqu’à la coopérative où ils sont lavés et pressés à l’aide d’une presse locale. Le jus récupéré est filtré, embouteillé et pasteurisé. Le conditionnement est également assuré par les membres de la coopérative.
Avec pour ambition de proposer des produits agroalimentaires durables et de qualité, la coopérative fait par ailleurs la promotion de l’agroécologie en formant ses producteurs à la fabrication de biofertilisants et biopesticides, aux techniques d’agroforesterie, ou encore à l’entretien écologique des plantations.
Grâce au coup de pouce financier du CFSI, la coopérative a investi dans du matériel plus performant et renforcé les capacités de ses 15 membres (production, comptabilité, gestion administrative et financière). Cela va lui permettre d’augmenter sa production pour mieux répondre à une demande de plus en plus forte des consommateurs togolais.
Locadie N’Gbala , membre de la coopérative, témoigne :
« La production de jus Léleng était très pénible pour nous. Notre matériel de travail n’était pas très performant ; cela ralentissait les travaux et accentuait les risques de dénaturation des pommes récoltées. Parfois, nous étions obligés de veiller pendant des jours pour finaliser rapidement le travail et ainsi garder le jus en bon état pour la consommation. Mais grâce aux nouvelles machines, nous sommes convaincus que la pénibilité de ce travail sera réduite. »
La coopérative Espérance ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici 2030, elle souhaite développer des initiatives de transformation agroalimentaire durable avec un impact environnemental positif grâce à la séquestration du carbone (via l’agroforesterie) et en valorisant les déchets de transformation des pommes et noix de cajou pour la production d’engrais organique.
Pour nous permettre de continuer à soutenir des initiatives durables, nous avons besoin de vous : faites un don.
Crédits photos : © SCOOPS Espérance