17/02/23 – Nous venons d’apprendre avec grande tristesse la subite disparition de Donald Houessou, cofondateur et directeur de la planification et des partenariats du Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED). Toute l’équipe du CFSI exprime ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et collègues. Le 6 février 2023, il rendait visite à l’équipe du CFSI à Paris (photo) et nous a fait part de son témoignage et des retombées de la crise Covid-19 au Bénin. En voici quelques extraits.

Donald Houessou, ACED a bénéficié du fonds de soutien « Coup de pouce » du programme Pafao mis en place suite à la crise Covid-19, de décembre 2020 à juillet 2021. Pouvez-vous nous en rappeler le contexte ?

« Au Bénin, les premiers cas de Covid-19 se sont déclarés à partir de la fin mars 2020. Très rapidement, le Gouvernement a imposé des mesures barrières et de distanciation sociale. Cependant, face à la propagation croissante de la maladie, il a instauré un cordon sanitaire autour des centres urbains les plus peuplés et exposés. Le cordon sanitaire a créé des distorsions dans la chaine d’approvisionnement alimentaire des villes. Au Nord, la production de maïs, manioc et igname était difficilement accessible au Sud du pays. L’importation des produits a également subi un coup d’arrêt.

A l’intérieur du cordon sanitaire, il y a eu des achats de panique, les personnes qui en avaient les moyens ont commencé à stocker en grande quantité de peur que la crise prenne de l’ampleur comme en Europe. Pour les plus pauvres, dont le revenu a été directement impacté par les mesures, ils ont été contraints de réduire tant en quantité qu’en diversité leurs apports alimentaires. »

Grâce au « Coup de pouce », ACED a pu financer la fourniture de semences aux producteurs ainsi qu’une étude pour mesurer les conséquences du cordon sanitaire sur les habitudes alimentaires des populations. Quels en sont les principaux résultats ?

« Il faut distinguer 3 périodes : avant, pendant et après la mise en place du cordon sanitaire. Au plus fort du pic, il a y eu une réelle baisse de la consommation de viande, d’œufs et de lait. En revanche, la consommation de céréales, fruits et légumes est restée pratiquement stable. En effet, la production maraîchère locale, bien que réduite lors de la crise, s’est maintenue et les personnes à l’intérieur du cordon ont pu y avoir accès. Les urbains dont les activités économiques ont été mises à l’arrêt ont été les plus impactés par la crise. »

Comment voyez-vous l’avenir pour les ménages, les producteurs et le consommer local ?

« Aujourd’hui, tout le monde a repris ses activités, la consommation des denrées alimentaires est revenue à la normale mais les prix sont restés élevés. Tout le monde a dû s’adapter, les producteurs également car même si certains produisent en bio, ils restent dépendants du prix des intrants. De manière globale, nul doute que la production locale a contribué à la résilience des populations pendant cette période de crise.  »

ACED bénéficie depuis plusieurs années du soutien du programme Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao), cofondé avec la Fondation de France.  Le centre développe l’utilisation du compost d’une plante invasive, la jacinthe d’eau, afin d’améliorer la durabilité des cultures maraîchères de la région du lac Nokoué au Bénin (voir ici et ici). 

Pour en savoir plus, voir l’étude Covid-19 et sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin menée par ACED. 

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