PCPA Congo et Algérie : 2 coordinateurs en visite à Paris

Olga Mireille Kabanabandza, coordinatrice du PCPA Congo depuis octobre 2008 et Sami Loucif, coordinateur du PCPA Algérie depuis mars 2016 étaient en visite au siège du CFSI à Paris le 22 novembre dernier. Une opportunité de faire le point sur l’avancée des projets et de revenir sur leur parcours respectifs au sein des deux PCPA.

CFSI : Quel est votre rôle au sein de votre PCPA ?
Olga M. K.: Mon rôle est d’accompagner les 6 collègues du PCPA Congo. Je coordonne et mets en œuvre ses activités avec eux. Par ailleurs, je suis chargée de la représentation du programme auprès des partenaires techniques et financiers ; des pouvoirs publics et enfin, de faire l’interface entre le comité de pilotage, les membres et les partenaires.
Sami L. : Je coordonne l’équipe technique sur place (7 personnes) ainsi que les liens entre l’équipe, le comité de pilotage du PCPA Algérie, le CFSI et le réseau Algérien pour la défense des droits de l’enfant (NADA)
CFSI : Une phrase pour décrire ce qu’est un Programme Concerté Pluri-Acteurs ?
Sami L. : C’est un accélérateur de progression du mouvement associatif.
Olga M. K.: C’est un outil de coopération qui permet de renforcer la société civile d’un pays en voie de développement. Au Congo Brazzaville, il s’agit de renforcer les activités menées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et les inégalités d’une part et le dialogue avec les pouvoirs publics d’autre part. Au lancement du programme en 2008, le dialogue avec les pouvoirs publics n’existait quasiment pas. Désormais, il est organisé au niveau local et il progresse au niveau national, notamment avec des échanges réguliers auprès des représentants des ministères techniques.
CFSI : Pour vous, quel est l’atout principal de votre PCPA par rapport à d’autres programmes ?
Olga M. K.: Le PCPA Congo n’a pas prédéfini de thématique précise. Les 143 membres (congolais et français) travaillent sur des questions agricoles, d’accès à l’eau et d’assainissement, de jeunesse, d’éducation, de formation, d’insertion, de santé ou encore sur les droits humains et les groupes vulnérables. Tous ont voulu constituer un socle commun pour se renforcer mutuellement, s’accompagner, mieux se connaître et échanger avec les pouvoirs publics.
Sami L. : C’est la diversité et la richesse des membres algériens et français (119 à ce jour) qui font sa force. Il y a autant d’associations anciennes, qui ont de l’expérience, que de « jeunes » associations qui essaient d’apprendre de nouvelles choses. Les thématiques sont nombreuses : éducation, handicap, environnement, jeunesse… C’est l’échange entre cette diversité d’acteurs (associations, mais aussi collectivités locales, chercheurs) qui produit de la richesse et de l’innovation dans les projets.
CFSI : Pour vous, quelles ont été les avancées majeures de votre PCPA depuis sa création ?
Sami L. : Depuis 2007, les associations sont devenues de plus en plus fortes sur le montage et la gestion de leurs projets. La notion de partenariat et de réseau est devenue plus « mature », que ce soit entre associations ou dans leurs capacités à dialoguer avec les pouvoirs publics. Globalement, on a assisté à l’émergence d’un échantillon d’associations moteur pour les autres.
Olga M. K.: La force du programme c’est d’avoir permis la rencontre d’organisations de tailles, ambitions et régions différentes. Au sortir de la guerre civile, il y a eu de nombreux problèmes ethniques, les communautés s’étaient divisées. Faire en sorte qu’une ONG dont les membres sont des ressortissants originaires du nord du pays, partage, échange et co-construit avec une ONG dite du sud (dont les membres sont des ressortissants originaires du sud du pays), c’est un grand pas dans la solidarité, le dépassement de soi et des préjugés, la réconciliation avec les autres. Les réunions organisées dans le cadre du programme ont permis d’améliorer la connaissance mutuelle, de créer des noyaux d’échange d’information. Le deuxième atout est la reconnaissance du savoir-faire des ONG par les populations et les autorités locales pour résoudre un problème social (d’électricité, d’eau…) sur un territoire. Ils savent désormais à qui s’adresser pour créer des activités en collaboration avec elles.
CFSI : Une belle histoire à raconter pour illustrer votre propos ?
Olga M. K.: J’en ai beaucoup !
Les associations Codac (Compagnons du devoir et de l’action) et Credo (Cercle pour la renaissance de Dolisie) travaillent toutes deux sur la problématique des jeunes filles mères. Pour Codac, il s’agit de réduire le nombre de grossesses non désirées dans la région des plateaux (risques d’avortements clandestins, de mort prématurée de la mère…), par le biais de la prévention, de distribution de préservatifs, de formation au planning familial. Le Credo travaille plus avec les services de l’administration sur les questions de pauvreté des jeunes filles mères, obligées de se prostituer pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Il a créé des activités génératrices de revenus à leur attention. Codac a organisé des rencontres de sensibilisation entre filles et garçons des collèges et lycées. La réussite a été d’intéresser les garçons à prendre les devants et à se rapprocher des plannings familiaux pour s’informer et prévenir les grossesses non désirées.
Sami L. : Lors des premières rencontres organisées pour concevoir le PCPA Algérie en 2007, certaines associations étaient réticentes à s’assoir à la même table que d’autres. Aujourd’hui, non seulement elles travaillent ensemble, elles participent de concert aux commissions pour la construction de l’avenir du PCPA, mais de réels liens d’amitié se sont noués entre présidents, chose inimaginable au début du programme. Enfin, c’est un programme qui a réellement fait avancer la réflexion autour de la place des jeunes dans les associations : comment les aider, les garder en tant que professionnels, militants ou bénévoles.

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