Séminaire international : 120 participants réunis à Paris pour le consommer local

Les 26, 27 et 28 février 2019, s’est déroulé le séminaire international Consommer local, l’avenir de l’alimentation en Afrique de l’Ouest ?

Organisé à l’occasion des 10 ans du programme Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao) et des 50 ans de la Fondation de France, il a réuni 70 membres d’organisations européennes et une trentaine de représentantes et représentants d’organisations ouest-africaines. Au programme, 3 jours pour échanger, dresser le bilan du programme et construire de nouvelles stratégies autour de l’enjeu du consommer local en Afrique de l’Ouest. Les participants ont réfléchi sur les conditions et leviers qui peuvent permettre le changement d’échelle du consommer local afin de répondre aux défis démographiques et environnementaux de plus en plus pressants et de favoriser une transition agricole et alimentaire juste et durable.

« Lancé en 2008 suite à la crise alimentaire mondiale, le programme Pafao a été créé dans le but de mettre à disposition des consommateurs d’Afrique de l’Ouest une alimentation saine et durable par le soutien à l’agriculture familiale et paysanne. Trois nouveaux défis s’imposent à lui désormais : le changement climatique et les risques environnementaux, l’équilibre entre populations rurale et urbaine et la structuration des acteurs des filières de la production, de la transformation et de la distribution », a introduit Yves Le Bars, président du CFSI, lors de la cérémonie de clôture qui s’est tenue dans les locaux d’AgroParisTech le 28 février dernier.

Denis Cheissoux animant la plénière du séminaire Pafao le 28 février 2019Le journaliste Denis Cheissoux a animé les débats en présence de différents invités, dont : François Collart Dutilleul, professeur émérite à l’université de Nantes, spécialiste du droit de l’alimentation et de la démocratie alimentaire ; Émile Frison, membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables, Ipes-Food ; Christian Fusillier, responsable de la division agriculture, développement rural et biodiversité de l’Agence Française de Développement et Ibrahima Coulibaly, président du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa).

Les consommateurs européens et ouest-africains ont des défis communs. « Quand on raisonne de la fourche à la fourchette, on mange ce que d’autres décident, car la fourchette est au bout de la chaîne alimentaire. Il faut donc réfléchir de la fourchette à la fourche. C’est ce qui permettra de déterminer de quelle agriculture on a besoin (…) Il ne suffit pas d’être mangeur, il faut pouvoir être citoyen. Consommer local, dans un système de commerce mondialisé, c’est révolutionnaire », a souligné François Collart Dutilleul.

Une des voies retenues par la FAO pour changer de paradigme de production agricole et de consommation est l’agroécologie, a précisé Émile Frison. « La création d’alliances pluriacteurs et la reconnaissance internationale de l’agroécologie est donc une opportunité. Il est urgent de marquer le coup car il y a des intérêts privés qui veulent garder le système en place. (…) Il faut profiter de cette porte ouverte pour cette mise à échelle. »

Pour Christian Fusillier « les conditions pour passer à une plus grande échelle passent par une amélioration de la circulation des marchandises au sein des pays et entre les pays d’une part, et des capitales aux villes secondaires d’autre part. Il s’agit, entre autres, de développer les réseaux routiers, de se mettre d’accord sur des normes sanitaires, de sécuriser l’environnement des affaires et de réguler les prix. L’Etat doit s’assurer que les filières agricoles sont structurées et fortes : les organisations paysannes doivent être en capacité de négocier avec les entreprises.»

« La relocalisation des systèmes alimentaires est au cœur des problématiques actuelles. Les avancées viennent aujourd’hui des communautés : certes, nous avons besoin des Etats, mais on a l’impression qu’ils n’arrivent plus à prendre de décisions. Si on veut prendre nos destins en main, on ne peut pas le faire en dehors du niveau local. Les choses vont changer en remobilisant nos communautés, car les gens veulent être maitres de leur destin. Aujourd’hui tout le monde est conscient que l’argent est devenu la seule référence. Face à cette réalité, nous devons créer notre propre réalité. C’est pour cela que la voie du futur est dans les initiatives locales. Quand les petites initiatives vont se toucher, le pouvoir central devra s’aligner ou disparaître. Pour transformer nos rêves en réalité, il faut avoir foi en ces alternatives solidaires. Croyons en ce combat ! », a conclu Ibrahima Coulibaly.

Enfin, La Fondation de France et le CFSI, en partenariat avec le Roppa, ont profité de l’occasion pour lancer la publication Les batailles du consommer local en Afrique de l’Ouest. À ce propos, Bérengère Quincy, membre du Comité des solidarités internationales à la Fondation de France et présidente du comité de pilotage du programme Joint Action for West-Africa (Jafowa), a rappelé que « le programme Pafao est d’abord une communauté de réflexion. Ainsi, la publication contient des chiffres et des faits qui peuvent servir à tous. »

Pour en savoir plus, consulter la nouvelle publication

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