Le pastoralisme contre la malnutrition en Mauritanie
Au sud de la Mauritanie, les populations consomment peu de produits laitiers et de viande, en particulier dans les villes. La région compte pourtant un cheptel très important qui sert d’épargne aux familles. Autour des villes de Kaedi et Mbout, il existe des productions traditionnelles de viande séchée (tischtar) et de beurre (zbda). Mais, avec la concurrence de l’huile importée et des problèmes liés au stockage et aux conditions sanitaires, les agro-pasteurs perdent chaque année une partie de cette production.
Le Grdr, association membre du CFSI, accompagne 480 femmes de la région dans une formation de deux ans sur les bonnes pratiques de fabrication et d’hygiène. Une fois formées, elles peuvent garantir la sécurité sanitaire de leurs produits et mieux satisfaire les besoins en protéines des consommateurs urbains.
Avant je consommais le lait et la viande de tous mes animaux malades, mais maintenant je ne le fais plus. Dès que je soupçonne une maladie, j’attache l'animal à la corde. Le soir quand je pars traire les vaches, je me lave les mains et je lave tous les ustensiles. Lors des formations, on nous a également expliqué comment transformer le lait en beurre, tout en gardant les qualités nutritionnelles et gustatives. [Témoignage de Madame Habi Boily Ba, transformatrice du lait en beurre à Diawout dans la commune de Néré Walo]
La radio de Kaédi diffuse également les informations sur les bonnes pratiques promues. Dans une région où le taux de malnutrition aigüe (12 %) dépasse le seuil d’alerte fixé par l’Organisation mondiale de la Santé (10 %), il est urgent de reconsidérer les agro-pasteurs comme des acteurs économiques ayant un rôle crucial à jouer dans la sécurité alimentaire.
Les donateurs du CFSI et l'Agence Française de Développement soutiennent cette initiative à hauteur de 30 000 € dans le cadre du programme « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest ».