Burkina Faso : le lait local, moteur d’autonomie pour les éleveuses

Au Burkina Faso, le projet « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » (VOLAFO) consolide une filière lait local créatrice de revenus, de cohésion et de sécurité alimentaire. Portée par Élevages sans frontières (ESF) en partenariat avec APIL – Action pour la Promotion des Initiatives Locales, l’une des différentes phases de ce projet est soutenue par le CFSI dans le cadre du programme Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao).

« La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » poursuit sa mission auprès de ses 150 anciennes bénéficiaires, tout en intégrant 75 nouvelles éleveuses, accompagnées par 25 marraines issues des communautés hôtes. Les objectifs de ce projet sont de diffuser des pratiques agroécologiques, améliorer l’accès à l’eau, professionnaliser la coopérative VOLAFO et sensibiliser plus de 20 000 personnes au « consommer local »

Au Burkina Faso, le lait local comme levier d’autonomie, de cohésion et de résilience

Le dispositif de marrainage, porté par le projet, s’est rapidement imposé comme un moteur d’entraide et de transmission. Il a été consolidé par 14 sessions de formation sur les techniques d’élevage amélioré (aménagement des sites, reproduction, alimentation et santé animale, hygiène de la traite, gestion) et 12 sessions dédiées au marrainage lui-même. Un réseau de 35 ambassadrices et ambassadeurs (dont 33 femmes) a diffusé ces apprentissages à l’échelle des villages à travers près de soixante séances de restitution, favorisant une appropriation communautaire des bonnes pratiques.

Sur le terrain, les changements sont déjà visibles. Les 75 éleveuses gardent désormais leurs vaches au village, une pratique nouvelle qui leur permet de mieux surveiller leurs animaux et d’améliorer la production de lait. Beaucoup ont aussi pris l’habitude de couper et de stocker le fourrage pour nourrir leur bétail pendant la saison sèche : aujourd’hui, près de 95 % des familles concernées prévoient des réserves ou achètent des compléments alimentaires pour leurs troupeaux. Les séances de sensibilisation ont également encouragé davantage d’éleveuses à faire appel aux vétérinaires, un réflexe encore rare il y a peu.

L’amélioration des conditions de vie passe aussi par des aménagements concrets. Pour faciliter l’accès à l’eau, un bassin de récupération des eaux de pluie a été construit dans les villages de Nakamtenga et Monomtenga. Des charrettes et des fûts ont également été distribués dans plusieurs localités, afin d’alléger le travail des femmes qui parcouraient de longues distances pour s’approvisionner. Enfin, un grand hangar de stockage du fourrage a vu le jour : il permet de conserver le foin et les plantes fourragères pour nourrir le bétail toute l’année, même lorsque la saison devient plus difficile.

Cette transformation ne se résume pas à des indicateurs : elle se lit aussi dans les trajectoires individuelles.

Aïssata Diallo, nouvelle éleveuse à Barkoundouba, raconte : « Le projet nous a doté d’une charrette et de fûts ; nous nous organisons pour les utiliser à tour de rôle. Celles qui possèdent des ânes me prêtent leurs animaux de trait quand j’en ai besoin. Nous vivons ici grâce à la solidarité. »

À Nakamtenga, Aminata Rouamba, marraine et membre de VOLAFO, mesure le chemin parcouru : « Ici, les femmes ne pouvaient pas posséder de vaches. Avec VOLAFO, j’ai mon propre animal, je vends du lait et je conseille d’autres familles. Être marraine me rend fière et plus autonome. »

Les prochains mois seront déterminants pour consolider les progrès déjà accomplis. Le projet va poursuivre les formations auprès des éleveuses, notamment sur l’alimentation et la santé des animaux, la transformation du lait et la gestion d’activités agricoles. L’objectif est aussi d’améliorer la production de fourrage, d’encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement (comme le compostage ou la lutte naturelle contre les parasites) et de renforcer les liens entre santé humaine, animale et environnementale.

Sur le plan économique, la mini-laiterie VOLAFO ambitionne d’élargir son réseau de collecte et de distribution. De nouveaux points de vente seront ouverts entre Zitenga, Ziniaré, Loumbila et Ouagadougou, tandis que des partenariats seront recherchés avec les cantines scolaires et les camps militaires pour faire connaître les produits locaux. La coopérative prévoit également de participer à plusieurs foires et de travailler à la reconnaissance officielle de ses produits grâce à une certification.

Enfin, le projet mise aussi sur la jeunesse. Les élèves du lycée de Goudrin seront davantage impliqués à travers des ateliers pratiques, des stages et des concours, afin de former une nouvelle génération de professionnels engagés dans l’agriculture et l’élevage durables.

Au-delà des chiffres, « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » raconte une histoire de transmission, d’autonomie et de paix sociale retrouvée. En misant sur le lait local, ce projet tisse des solidarités entre femmes hôtes et déplacées, diffuse des savoir-faire agroécologiques adaptés au contexte et bâtit des débouchés qui rémunèrent justement le travail. Autant de briques indispensables pour des systèmes alimentaires territorialisés, durables et résilients.

Ensemble, engageons-nous pour un avenir alimentaire durable et solidaire

Cette initiative s’inscrit dans le programme Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao) qui soutient chaque année près de 80 initiatives. Pafao fait partie du programme Terres nourricières soutenu par l’Agence française de développement.

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