ilona

Ilona Gordien, stagiaire pour le CFSI d’avril à septembre 2022, nous raconte son expérience de 3 mois dans le nord du Togo auprès de la Coordination togolaise des organisations paysannes et des organisations de producteurs (CTOP). Son témoignage fait l’objet d’une série d’articles à découvrir dans les  numéros de la lettre d’information du CFSI et est l’occasion de parler des projets soutenus par le CFSI en faveur du développement des cantines scolaires en Afrique de l’Ouest.

Episode 1, France – Togo « quelles interdépendances ? »

Minuit. Lomé est flamboyante à l’atterrissage… Étincelante, elle accueille ensuite dans son air lourd et humide. Les rues sont longues, larges, vides. Quelques enceintes bruissent, l’odeur de fumée emplit nos narines.

Je suis Ilona Gordien. Dans le cadre d’un stage au CFSI, j’ai travaillé au Togo de fin juin à mi-septembre 2022 auprès de la Coordination togolaise des organisations paysannes et des organisations de producteurs (CTOP). Je devais mener une étude de faisabilité de contractualisation entre les producteurs de riz et les cantines scolaires de la préfecture de Dankpen dans la région de Kara, située au nord du pays.

Je suis restée un mois et demi à Lomé pour préparer mes entretiens, cibler les acteurs clés, creuser et comprendre le sujet et ses mots-clés. Puis, je me suis rendue trois semaines dans le village de Guérin-kouka, à la rencontre des producteurs et productrices de riz, des mamans cantines, des transformateurs de riz paddy et des acteurs œuvrant pour les cantines scolaires. Je suis ensuite revenue à Lomé, pour agréger mes données.

Lome, le monument de l’indépendanceLes premiers jours dans la capitale m’ont permis de découvrir la ville d’est en ouest, d’arpenter les marchés animés, de faire face aux vagues violentes du Golfe de Guinée. Et surtout de contempler pour de vrai, dressé au milieu d’une large place au sein du quartier des ministères, le monument de l’indépendance. Le Togo a été sous protectorat allemand, britannique et français. Ces derniers ont quitté le Togo en 1960.
Mais des interdépendances restent, fortes. La monnaie est, comme dans de nombreux pays ouest-africains, le franc CFA (Communauté Financière Africaine), hérité de la colonisation et toujours imprimé dans le Puy-de-Dôme en France. Le français est la « langue officielle », alors que sont toujours parlés l’ewe, le kabye, le konkomba ou le bassar entre autres. Nos surplus de lait inondent les supermarchés et les cafétérias sous forme de poudre écrémée réengraissée. Tout comme les bouillons cubes. Et le blé, pour le pain. Une jeune fille me demandera un jour, envieuse : « Ilona, pourquoi ce sont les blancs qui consomment le chocolat alors que c’est nous qui produisons le cacao ? ».
Des artistes, par la peinture, la musique ou le graff, défendent une Afrique subsaharienne libre et autonome. Qui ne voit pas ses populations partir vers le rêve européen et américain.
Les paroles de chansons reggaes sont reprises, en cœur, avec force par les togolaises et togolais.

Lome« Ils ont partagé Africa sans nous consulter,
Ils s’étonnent que nous soyons désunis.
Une partie de l’empire Mandingue,
Se trouva chez les Wolofs,
Une partie de l’Empire Mossi,
Se trouva dans le Ghana,
Une partie de l’empire Soussou,
Se trouva dans l’empire Mandingue,
Une partie de l’empire Mandingue,
Se trouve chez les Mossis.
Ils ont partagé Africa sans nous consulter,
Sans nous demander, sans nous aviser. »

 

Union des peuples, convictions communes : comment se définir par des frontières tracées à la règle ?

Dans l’épisode 2, Ilona nous racontera sa rencontre avec les mamans cantines de Guérin-Kouka.

crédits photos : Ilona Gordien

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