Au Sénégal, l’alimentation de demain passera par les femmes

Au Sénégal, le riz et l’arachide occupent une place importante dans l’alimentation quotidienne.
Avant d’arriver sur le marché, ces produits sont transformés, par exemple en huile d’arachide ou en riz décortiqué. Généralement, ce sont les femmes qui assurent cette transformation. Malgré leur rôle primordial dans l’alimentation de la population, elles rencontrent de nombreuses difficultés et peinent à avoir une production régulière.
Elles reçoivent les matières premières de manière irrégulière et les négociations avec les commerçants sont parfois compliquées. Le financement de départ des ateliers de transformation est souvent minime, ce qui empêche l’achat de matériel adéquat. Elles peinent à exercer leur activité de manière rentable, d'autant que leur statut de femmes les empêchent d'accéder au crédit. A travers elles, c’est toute leur famille qui vit dans des conditions précaires.
Face à cette situation, la FONGS (Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal) a monté un programme d’appui à ces femmes en partenariat avec le GRET, membre du CFSI. Deux régions sont concernées : l’une dans la vallée du fleuve Sénégal, pour la filière du riz ; l’autre dans le bassin arachidier. Le but est d’améliorer les conditions de travail et de vie des femmes transformatrices.
Grâce à ce projet, les femmes suivent des formations à la gestion et aux techniques de transformation. Elles se concertent avec les producteurs de riz et d’arachide afin d’avoir un approvisionnement régulier. Les femmes vont démarcher les collectivités locales pour que des parcelles de terre leurs soient attribuées. Organisées collectivement, elles peuvent plus facilement négocier avec les commerçants. Enfin, elles bénéficient d’une aide pour accéder aux crédits.
400 transformatrices participent au projet, à l’issue duquel elles auront augmenté de 20 % leurs débouchés. Mais au-delà de ces femmes, c’est l’ensemble de leurs familles qui profite de cette action. Les associations membres de la FONGS vont pouvoir s’appuyer sur cette initiative pour faire de même : 120 000 personnes sont concernées. Les résultats du projet seront diffusés afin de partager les bonnes pratiques et d’alimenter un plaidoyer en faveur des femmes productrices qui sera adressé aux décideurs politiques.
Ce projet fait partie des initiatives soutenues dans le cadre du programme « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest » porté par le CFSI et la Fondation de France, et soutenu par l’Agence française de développement. En 2013, le CFSI a attribué 30 000 € pour mener à bien cette action sur plusieurs années. Votre soutien est indispensable !