Une alliance France-Vietnam en faveur du droit des femmes

Faire appliquer le code du travail au Vietnam : difficile pour des femmes isolées et peu éduquées
Depuis 20 ans, le développement économique exponentiel du pays multiplie les zones industrielles périurbaines. Les migrations d’une main d’œuvre précaire, venue pour moitié des campagnes et féminisée à 79 % s'accélèrent.
Ces femmes qui travaillent souvent dans des secteurs industriels comme le textile, sont surexploitées (heures supplémentaires non rémunérées, faibles salaires, licenciements abusifs), vivent dans des conditions indécentes (logements chers et insalubres, problèmes sanitaires…). Surtout, elles n’ont pas connaissance de leurs droits et peinent à se rassembler pour les défendre collectivement.
Or, si le code du travail vietnamien couvre assez bien les droits des travailleurs, toute la difficulté réside dans son application.
Coopérer autrement en repensant les échanges entre les acteurs
En-01-2016, les deux membres du CFSI qui portent ce projet, le Gret et la CGT (en partenariat avec Batik International) se sont rendus au Vietnam pour identifier avec le syndicat principal du pays les pratiques d’aides juridiques dédiées aux femmes migrantes.
La première étape est de faire prendre conscience à ces femmes de la nécessité de s’approprier les règles du code du travail pour agir d’abord individuellement, puis au travers d’une action collective avec l’appui des syndicats.
La deuxième étape est de s’adapter à la diversité des acteurs et d'organiser les échanges en trouvant les interlocuteurs légitimes pour porter la voix des travailleuses migrantes.
Une expérience qui pourrait engendrer des effets positifs pour les travailleuses migrantes en France
En écho à cette démarche, une initiative similaire se construit en Île-de-France. Des réunions similaires seront organisées auprès des permanences des unions locales syndicales qui apportent une aide juridique auprès des femmes migrantes en France.
Le Gret et la CGT espèrent que l’acquisition et l’échange entre la France et le Vietnam de connaissances approfondies sur les pratiques d’aide juridique pourront renforcer les capacités des centres d’aides juridiques concernés.
Ce projet est financé par l’Agence française de développement, la Fondation Abbé Pierre et le Comité Français pour la Solidarité Internationale à hauteur de 66 000 €. Vous pouvez soutenir financièrement la réalisation de ce projet.
Pour en savoir plus sur le projet